Retrait de la MINUSMA : A quoi s’attendre ?

Retrait de la MINUSMA : A quoi s’attendre ?

Dans une décision pris, le vendredi 30 juin 2023, le Conseil de sécurité vient de mettre un terme à la présence de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Cette décision a été pris suite à la demande du gouvernement de la transition. Donc, la question que beaucoup se posent est de savoir quelles seront les conséquences de ce retrait sur les plans sécuritaire, humanitaire et social.

Il faut le dire, l’annonce du départ de la MINUSMA suscite de vives inquiétudes quant aux conséquences que cela pourrait avoir sur la situation sécuritaire déjà fragile au Mali et dans la région du Sahel. Depuis son déploiement en 2013, la MINUSMA a joué un rôle crucial dans la stabilité du nord et du centre dont la protection des civils. Ses efforts ont contribué à réduire la violence et à favoriser un climat propice au dialogue politique et à la réconciliation. Cependant, le retrait de la MINUSMA soulève des interrogations quant à la capacité des forces de sécurité maliennes à maintenir la paix et à lutter efficacement contre les groupes extrémistes.

Selon certains observateurs, l’une des préoccupations majeures est la possibilité d’une recrudescence des attaques terroristes. Les groupes armés, tels qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), pourraient profiter de ce vide sécuritaire pour intensifier leurs activités. « Sans la présence dissuasive de la MINUSMA, les populations locales risquent d’être exposées à des violences et à des exactions de la part de ces groupes », s’exprime un habitat du centre. En outre, d’autres estiment que le retrait de la MINUSMA pourrait également compromettre les efforts de stabilisation dans la région du Sahel. Pour eux, la situation au Mali est étroitement liée à celle des pays voisins, tels que le Burkina Faso et le Niger, qui font face à des défis similaires en matière de sécurité.

Par ailleurs, le retrait de la MINUSMA soulève des questions sur l’avenir politique du pays. Car, il est actuellement engagé dans un processus de transition suite au coup d’État de 2020. Il est important de signaler que la présence de la MINUSMA était cruciale pour soutenir ce processus et garantir des élections libres et équitables. Face à ces défis, il est impératif que la communauté internationale reste engagée aux côtés du Mali. Les partenaires régionaux et internationaux doivent intensifier leur soutien aux forces de sécurité maliennes et renforcer leur coopération dans la lutte contre le terrorisme. De plus, il est crucial d’accélérer les efforts de développement socio-économique afin d’adresser les causes profondes de l’instabilité dans la région. Toujours selon les observateurs, les acteurs humanitaires pourraient rencontrer des difficultés pour fournir une aide vitale, notamment en termes d’assistance alimentaire, d’eau, de soins de santé et de protection. Ils estiment ainsi qu’en l’absence de la surveillance et de la présence de la MINUSMA, il y a un risque accru de violations des droits de l’homme.

Cependant, il est à craindre que le territoire malien ne soit pas le nid des terroristes qui sont en navigation entre le Mali, le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie. Il revient aux autorités de la transition, notamment le président colonel Assimi Goita de s’assumer. Il est aussi aux militaires maliens de jouer leur rôle régalien en défendant la patrie, en chassant ces ennemis de la paix hors du territoire. En conséquence, les autorités de la transition doivent chercher d’autres partenaires loyaux pour aider les militaires maliens en faisant face aux terroristes.

M.L. KONE

Mali Actuel