Mali-Nations Unies : La coopération continue
‘’ Le retrait de la MINUSMA et la fin du régime de sanctions ne signifient pas la fin de la coopération entre la République du Mali et l’UN’’ dixit Son Excellence Monsieur Issa KONFOUROU, Ambassadeur Représentant permanent de la République du Mali auprès des UN
Dans une déclaration de l’Ambassadeur Représentant permanent de la République du Mali auprès des Nations Unies à New York, à l’occasion de la réunion plénière de l’Assemblée générale sur le véto russe ayant engendré la levée du régime de sanctions concernant le Mali, organisée en application de la Résolution A/RES/76/262 du 26 avril 2022, son Excellence Monsieur Issa KONFOUROU remercie la fédération de la Russie pour ses efforts pour le Mali.
Dans sa déclaration, il ressort que le Gouvernement du Mali n’était pas disposé à soutenir l’élargissement, sans base légale, du régime de sanctions ou du mandat du Groupe d’experts au-delà du cadre strict fixé par le Conseil de sécurité, à savoir la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
Selon SEM Issa KONFOUROU, l’observation suivante concerne les défis que le Mali et les pays de la région rencontraient dans la mise en œuvre de ce régime de sanctions, compte tenu de la nature même des sanctions imposées à savoir l’nterdiction de voyager: les personnes sous sanctions parviennent à déjouer la vigilance des mécanismes traditionnels d’identification, en utilisant de faux documents et en profitant de la porosité des frontières. La plupart de ces personnes n’utilisent pas les aéroports classiques pour leur déplacement intérieur et extérieur. Le plus souvent, les autorités n’ont pas l’information à l’avance sur les projets de voyage des personnes sous sanctions, afin de prendre des mesures, y compris informer les services compétents des pays de destination. Certaines personnes sous sanction ont parfois la double, voire la triple nationalité. Ainsi, malgré la volonté de mettre en application le régime de sanctions, le Mali et les Etats de la région font face à des défis réels de capacité, notamment techniques et technologiques dans le cadre du contrôle des personnes et des biens à leurs frontières. La coopération régionale et internationale était donc essentielle pour l’efficacité de ce régime de sanctions ; gel des avoirs et le faible taux de bancarisation permettent aux individus sous sanctions et à bien d’autres criminels d’opérer en utilisant de l’argent cash ou l’argent mallette ou autres formes de transactions informelles. Ces individus ont donc la possibilité de poursuivre leurs activités illicites, y compris le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et autres activités criminelles documentés dans certains rapports du Panel. Là aussi, il y a une volonté politique réelle de lutter contre ces pratiques criminelles, mais les capacités pour y faire face ne sont pas toujours réunies. Au lieu de produire des rapports chaque année pour faire des constats, nous nous attendions à des appuis concrets des Nations Unies aux Etats concernés pour mettre fin à ces crimes. Hélas, tel n’a pas été l’approche des mécanismes des Nations Unies, malgré nos multiples demandes dans ce sens.
Pour en venir maintenant l’usage légitime du droit de véto par la Fédération de Russie, le Gouvernement de la République du Mali renouvelle ici sa gratitude à la Fédération de Russie pour son partenariat fiable et sincère. Il remercie particulièrement la Russie pour avoir pris la décision courageuse de demander la prise en compte des attentes légitimes du Mali, pays principalement concerné, telles que notifiées au Conseil de sécurité par mon Gouvernement, qui se réjouit du veto de la Fédération de Russie, car il a permis de mettre fin au régime de sanctions, qui était devenu un instrument aux mains d’un groupe de pays hostiles au Mali et à ses choix et qui l’utilisent pour porter atteinte à ses intérêts.
« Je tiens à rassurer une nouvelle fois, que le retrait de la MINUSMA et la fin du régime de sanctions ne signifient pas la fin de la coopération entre la République du Mali et l’Organisation des Nations Unies. Le Mali demeure un membre à part entière des Nations Unies et, à ce titre, les programmes, les fonds et les agences du système des Nations Unies déjà présents au Mali, y compris en continuant d’assurer leur sécurité », indique-t-il.
Brehima DIALLO
22 septembre