Fin de la transition : Les partis rappellent à Assimi ses responsabilités

Fin de la transition : Les partis rappellent à Assimi ses responsabilités

Depuis quatre ans, le Mali est plongé dans une transition politique prolongée, marquée par l’incapacité des autorités à organiser des élections présidentielles pour mettre fin à cette période transitoire. Cette situation a eu un impact dévastateur sur la vie quotidienne des citoyens maliens, exacerbant les défis économiques, sociaux et sécuritaires auxquels le pays est confronté. Par conséquent, les partis politiques réclament ardemment la fin de la transition. Le dimanche 31 mars 2024, une dizaine des partis politiques, des regroupements politiques et d’organisations de la société civile ont fait une déclaration pour le retour du pays a l’ordre constitutionnel.

Cette transition devrait terminer le 26 mars 2024, après deux ans supplémentaires. Malgré ce délai, les autorités sont restées incapables d’organiser les élections présidentielles. En conséquence, ces partis et regroupements réunis demandent aux Autorités en place, au regard du vide juridique et institutionnel ainsi provoqué, de créer les conditions d’une concertation rapide et inclusive, pour la mise en place d’une architecture institutionnelle, à l’effet d’organiser, dans les meilleurs délais l’élection présidentielle. Ils font savoir qu’ils utiliseront toutes les voies légales et légitimes, pour le retour de notre pays à l’ordre constitutionnel normal et dans le concert des Nations, gage de la stabilité politique et du développement durable. C’est pourquoi, ils décident de mettre en place, un Comité de suivi de la présente initiative. Et d’énoncer que leur déclaration reste ouverte à tous les Maliens de l’intérieur et de la diaspora.

Respect des engagements

Auparavant, les partis politiques expriment et invitent les autorités à organiser les élections dans 06 mois pour le retour du pays à l’ordre constitutionnel. Selon le parti du Rassemblement pour le Mali (RPM), aujourd’hui, six mois après le report léger annoncé par les autorités, et à la veille de l’échéance juridiquement actée, le RPM estime que les contraintes techniques précédemment évoquées par les autorités de la transition ont toutes été levées. « Nonobstant la grande résilience dont le peuple malien a su faire preuve, le RPM estime que la transition politique a l’obligation de s’achever. La situation socio-économique et financière du pays le commande », ajoute-t-il. Aussi, la transition sera d’autant plus réussie qu’elle va s’achever par un processus politique transparent, participatif et inclusif. Ainsi, le parti tisserand appelle les autorités de la transition au respect des engagements souverainement pris devant la communauté nationale et internationale. En outre, il en appelle à la responsabilité du Président de la Transition pour mettre en place de toute urgence un nouveau mécanisme transitionnel pour un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai de six mois. En fin, il fait savoir à Assimi Goita de se rappeler de ses déclarations de bonne foi annoncées dans son discours d’investiture du 07 juin 2021.

Les conséquences du non-respect des engagements

Dans leur communiqué conjoint, le M5RFP-Mali Kura et le Parti YELEMA « le Changement » alertent l’opinion publique nationale, sur les conséquences du non-respect des engagements pris dans le cadre du délai de la Transition, fixé sans contrainte et sans consultation aucune, par les autorités de la Transition, au premier chef desquelles, le président de la Transition. Ils rappellent aussi, que c’est la seconde fois que le président de la Transition et son Gouvernement sont à défaut du respect de leur engagement, relatif à l’organisation d’élections crédibles devant mettre fin à la Transition. C’est pourquoi, ils estiment qu’après 3 ans et 8 mois, de report en report provoqué, la Transition ne saurait aux forceps s’éterniser. De ce fait, ils recommandent en urgence une concertation avec les responsables des forces vives nationales ; la redéfinition des contours et les objectifs, et identifier les acteurs d’une nouvelle Transition courte. Et d’inviter le peuple malien à se mettre ensemble et à défendre les principes de la démocratie et la bonne gouvernance, gages d’un Mali de progrès et de justice.

Le silence prolongé des autorités de la transition

L’Adema-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema-PASJ) exprime son regret quant au non-respect du délai de la transition par les autorités. Il estime que le silence prolongé des autorités de la transition sur le chronogramme électoral, suite au « léger report » de la date des élections, ne participe nullement à l’apaisement du climat socio-politique, ni à la consolidation de la cohésion sociale chère à tous les maliens démocrates et républicains. Ainsi, il invite les autorités de la transition à ne pas laisser perdurer le vide juridique dans lequel la fin de la transition annoncée ce 26 mars 2024 installe le pays et ses institutions. Pour le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), il exhorte les autorités de la transition à sortir du silence et à œuvrer pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel normal qui est la pierre angulaire de la démocratie.

Libérer les prisonniers d’opinions 

Quant au parti pour la renaissance nationale (PARENA), il exhorte ainsi les autorités à fixer de manière consensuelle un calendrier de retour à l’ordre constitutionnel par des élections libres, transparentes et crédibles ; créer les conditions de la confiance et de l’union sacré autour du Mali ; libérer les prisonniers d’opinions ; permettre le retour des exilés politiques ; arrêter le cycle de dissolution des associations et partis ; cesser les interpellations pour délits d’opinions. En plus, le Coordinateur général de l’Appel Mali, Cherif Koné déclare ceci : « Ne nous laissons pas intimider par des amateurs assoiffés de pouvoir. Les colonels portés au pouvoir par les armes et leurs alliés sont désormais disqualifiés pour nous gouverner. La longue transition encombrante de laquelle ils tenaient leur pouvoir vient de prendre fin aujourd’hui même, 26 Mars 2024 en application de leur propre décret. Si nous les avons supportés pour éviter le chaos au Mali que nous aimons tous, il est grandement temps pour eux, de faire aussi preuve de sagesse en quittant purement et simplement la commande politique du pays. Ceci permettrait la mise en place d’une transition civile de mission en charge d’organiser des élections démocratiques en vue du retour à l’ordre constitutionnel tant attendu par nos compatriotes désabusés et l’ensemble de la communauté internationale ».

Seydou K. KONE

LE FLAMBEAU

Mali Actuel