Désarmement et réduction de la violence communautaire : La MINUSMA explique son mandat aux signataires de l’Accord de paix
Deux ateliers d’information et de sensibilisation ont impliqué les parties signataires de l’Accord de paix et des organisations de la société civile à Tessalit puis à Kidal, respectivement du 20 au 21 et 22 au 26 août 2022.
Organisés par la MINUSMA, en collaboration avec l’ONG nationale AFAR (Action pour la formation et l’autopromotion rurale), ils ont porté sur certains aspects de sa mise en œuvre et les questions relatives au mandat de la MINUSMA en matière de Réforme du secteur de la sécurité et de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion (RSS/DDR), ainsi que sur les réformes politiques institutionnelles non liées à la révision constitutionnelle. Ces rencontres interviennent après la tenue de la réunion de niveau décisionnelle (RND) qui a eu lieu à Bamako, du 1 au 5 août 2022.
Ainsi, les participants ont, entre autres appris, que sur la période 2023-2024, 26 000 ex-combattants doivent être intégrés dans les Forces de défense et de sécurité du Mali, en deux tranches de 13 000 personnes.
Ces deux sessions ont regroupé 100 participants issus des organisations de la société civile, des groupes armés signataires de l’Accord de paix issu du processus d’Alger, de la Commission nationale de désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (CNDDR) et des représentants des ONG locales. Ceux-ci ont, non seulement renforcé leur compréhension du Mandat concernant la RSS et le DDR, mais ils ont aussi compris le rôle qu’ils doivent jouer dans la gestion de la sécurité publique. Leur rôle dans le contrôle et la circulation des armes a également été analysé.
La Résolution 2640 (2022), du Conseil de sécurité des Nations unies demande expressément à la MINUSMA de soutenir le cantonnement, le désarmement, la démobilisation et la réintégration des groupes armés. Elle requiert aussi comme mesure, l’intégration de leurs éléments dans les Forces de défense et de sécurité maliennes, ainsi que la poursuite de la mise en œuvre de programmes de Réduction de la violence communautaire (CVR). Ainsi, depuis 2014, la MINUSMA a lancé 41 projets de CVR pour 31 000 bénéficiaires directs dans la région de Kidal. Huit autres sont en cours d’exécution. Ces projets comprennent de nombreux avantages parmi lesquels l’amélioration de la sécurité, l’accès à l’eau potable, la promotion et le renforcement de la cohésion sociale, mais également la résilience des communautés affaiblies par les crises dans les régions du Nord du Mali.
Le représentant de la CNDDR, Alkassim Ag AHOUCHEL, a, au nom des participants, estimé que « ces ateliers permettent aux acteurs locaux issus des zones souvent désenclavées d’avoir l’information, afin de s’impliquer davantage dans la mise en œuvre efficace et effective du processus (de paix) ».
« Nous espérons que cette formation permettra aux partenaires locaux d’avoir une bien meilleure compréhension du mandat de la MINUSMA, concernant la RSS et le DDR, mais aussi de prendre conscience du rôle potentiel qu’ils peuvent jouer dans la réintégration socio-économique des ex-combattants et de ce fait, atténuer l’impact du DDR dans les communautés », a estimé M. ALKAYA de l’ONG AFFAR.
Le Chef de l’équipe RSS/DDR du Bureau régional de la MINUSMA à Kidal, Vladimir EROKHIN, s’est réjoui de l’adhésion des participants à cette initiative qui, selon lui, renforce davantage la collaboration entre la Mission et ses partenaires. Il a par ailleurs, rappelé aux participants que « c’est à travers une meilleure connaissance du rôle de la MINUSMA dans la RSS/DDR, de celui de la Mission ainsi qu’une maitrise des outils et canevas des projets CVR et l’application des notions apprises lors de cet atelier que les populations pour lesquelles nous sommes là, pourront bénéficier des dividendes de la paix ».
Source MINUSMA