Accord d’Alger : Le gouvernement de la transition annonce sa fin, avec effet immédiat
Le Gouvernement de la transition du Mali vient de mettre fin à l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger. Il donne à cet effet sa part de vérité dans les deux communiqués, en date du 25 janvier 2024, lus par le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga, dans lesquels il explique les raisons et les causes de l’abandon de cet accord signé en mai et en juin 2015, sous le régime de feu Ibrahim Boubacar Keita.
Selon le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga, le Gouvernement de la Transition, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015, partage avec l’opinion nationale et internationale les faits graves. Parmi ces faits graves, le gouvernement énumère entre autres : le changement de posture de certains groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, devenus des acteurs terroristes et poursuivis par la justice malienne, après avoir commis et revendiqué des actes terroristes ; l’incapacité de la médiation internationale à assurer le respect des obligations incombant aux groupes armés signataires, malgré les plaintes formulées par le Gouvernement de la Transition, à travers la lettre du Ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale, en date du 24 Février 2023, adressée aux Autorités de la République Algérienne Démocratique et Populaire, chef de file de la médiation internationale ; les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’Accord de la part des Autorités Algériennes dont le pays est le chef de file de la médiation, tels que mentionnés dans le communiqué n°064 du 25 janvier 2024 du Gouvernement de la Transition.
Au regard de ces faits suffisamment graves précités, le Gouvernement de la Transition constate l’inapplicabilité absolue de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015 et par conséquent, annonce sa fin, avec effet immédiat, déclare-t-il. Ainsi, le Gouvernement de la Transition rassure de sa volonté à œuvrer pour le règlement pacifique de la crise malienne, en tirant les enseignements des accords précédents et en consolidant leurs acquis.
En outre, il invite tous les autres groupes signataires du caduc accord de paix, non impliqués dans le terrorisme, ainsi que les partenaires du Mali à s’inscrire dans l’esprit du dialogue direct inter-malien ouvert à tous nos compatriotes épris de paix, annoncé par le Colonel Assimi Goita, Président de la Transition, le 31 Décembre 2023. Le Gouvernement de la Transition saisit cette occasion pour appeler les maliens à renforcer la cohésion nationale et à promouvoir le dialogue et la paix.
Par ailleurs, suite à l’annonce de cette décision, les groupes armés en ont adhérés et souhaitent aider les autorités de la transition pour le dialogue interne-malien. Par contre d’autres groupes ont regretté de la prise de cette décision. Ils avertissent ainsi que les autorités de la transition seront les responsables de toutes les conséquences qui en découleront.
S.B. TRAORE