Climat socio-politique : La CNDH exprime ses préoccupations

Climat socio-politique : La CNDH exprime ses préoccupations

La classe politique voire le peuple malien sont fortement divisés tantôt par l’incapacité des militaires putschistes au pouvoir face à l’insécurité grandissante qui gagne le terrain un peu partout sur toute l’étendue du territoire national, tantôt par le respect du délai de la transition, la modalité de gestion des élections futures et le clash entre l’actuel premier ministre Choguel Kokalla Maïga et la classe politique appelée le mouvement démocratique. Face à cette situation, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a exprimé ses préoccupations. 

Rappelons que le climat politico-social tendu dans notre pays a occasionné le départ du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, démocratiquement réélu pour son second mandat par un coup d’État militaire. En effet, si d’aucuns estiment que la transition pourrait être le moment d’entente pour engager l’ensemble du peuple malien à une refondation du pays, il faut reconnaitre que cela est tout à fait le contraire. Aujourd’hui, le climat socio-politique est très tendu d’où l’inquiétude et la préoccupation de la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH).

Le Président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), Aguibou Bouaré, dans un communiqué a énoncé que sa structure est préoccupée par le climat socio-politique marqué par une polarisation des positions entre différentes options stratégiques de gouvernance. Elle fustige certains écrits, discours, et autres slogans incitant à la discrimination, à la haine et à la violence constitutifs de menaces pour la paix, la stabilité et la sécurité, souligne-t-il. A cet effet, il indique que l’Institution Nationale exprime sa vive préoccupation suite aux différentes allégations de violations et d’abus des droits de l’Homme.  « Tout de même, elle salue l’initiative d’ouverture des plus hautes autorités, et les encourage à privilégier la vertu du dialogue avec toutes les composantes sociales du pays d’une part et avec la communauté internationale autour des engagements souscrits par le Mali, notamment sur les questions de consolidation de la paix, de l’Etat de droit, de la démocratie, d’autre part », exhorte-t-il.

Ainsi, se fondant, notamment, sur la Constitution du 25 février 1992, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, la CNDH via son président rappelle l’obligation pour l’Etat de veiller au respect des droits et libertés fondamentaux en tout temps, en tout lieu et en toutes circonstances ; condamne toute campagne d’incitation à la haine, à l’hostilité, à la discrimination et à la violence ; recommande aux autorités compétentes l’ouverture d’enquêtes indépendantes, crédibles, transparentes par rapport à toute allégation de violations et d’abus des droits humains, singulièrement sur d’éventuels cas de disparitions forcées, d’arrestations et de détentions arbitraires ainsi que leurs tentatives ; dénonce le traitement discriminatoire de l’exercice du droit de manifester pacifiquement sans troubler l’ordre public.

Par ailleurs, le président Bouaré appelle les populations et les médias à s’abstenir des écrits, discours, propos, slogans incitant à la haine, à la division, à la violence, à la discrimination, dans le respect de la liberté d’expression et de presse ; rappelle que la liberté d’opinion est un droit fondamental insusceptible de restriction. Avant de laisser entendre que pour la CNDH, la protection des droits de l’homme est une responsabilité partagée.

M.L. KONE

 

Mali Actuel