Emmanuel MACRON, un autre Sarkozy pour l’Afrique : Et si l’Afrique refusait d’être la victime?
Le 21 février 1966, le président français Charles de Gaulle est en colère contre l’Amérique et l’Angleterre qui veulent affaiblir la France dans sa volonté de souveraineté. De Gaulle se fâche, et il retire la France du commandement militaire intégré de l’OTAN. Le lendemain, il demande le départ des militaires américains du sol français. En 2007, Nicolas Sarkozy arrive au pouvoir en France à l’âge de 52 ans. Brillant avocat, il est homme politique français depuis 1993 avec son entrée au gouvernement comme ministre de la communication de François MITTERRAND. SARKOZY est un autre Napoléon pour la France. Il rêve de conquête et de gloire. Il veut étendre la République française, à défaut, il va affaiblir les ennemis de la France.
En Afrique, et particulièrement au bord de la méditerranée, se trouve un État africain d’un million sept cent mille kilomètres carrés. Ce vaste pays ne compte pourtant que six millions quatre cent mille habitants. C’est un véritable désert.. Un Guide trône au sommet de cet État depuis 1969 et il s’appelle Mouammar Kadhafi. Il a construit son pays avec un programme endogène. Il a horreur du capitalisme et du système français. Il ne veut pas entendre parler d’élection et de démocratie. Le Guide Kadhafi règne en maître absolu sur la Libye avec une gouvernance monarchique, mais assez socialiste. L’école, la santé, l’eau et l’électricité, tout cela est gratuit dans son pays. Le Guide pousse sa générosité en construisant un vaste amphithéâtre à l’université de Ouagadougou pour permettre à nous autres, enfants de pauvres, d’avoir de la place dans cette université pour étudier les lettres modernes.
Cette attitude généreuse qui fait le développement de la Libye et de l’Afrique tourmente Sarkozy dès 2008, une année seulement après son arrivée au pouvoir.. SARKOZY a un plan. Le développement doit s’arrêter en Libye et en Afrique. Et comme la Libye semble être la source, l’exemple du développement endogène, il suffit de saboter la source pour qu’aucune goutte d’eau ne tombe des robinets. Le plan est ficelé depuis Paris dans le confort de l’Élysée. Que faire pour l’exécuter? SARKOZY sait que cette entreprise de déstabilisation de la Libye est périlleuse et dangereuse. La Libye n’est pas une mouche qu’on détruit en une minute. KADHAFI est un colonel, un vrai chef de guerre. Cet homme n’a jamais reculé quand il s’agit de défendre son pays. Alors, Sarkozy négocie avec l’Amérique qui avait un président assez guerrier à sa tête et qui avait bien une dent contre le Guide libyen. Georges BUSH et les autres États membres accueillent la France dans le commandement militaire intégré de l’OTAN. Le retour officiel de la France dans le commandement militaire de l’OTAN se fait en 2009. SARKOZY a donc le soutien de cette organisation militaire qu’est l’OTAN pour déstabiliser la Libye. Il n’attendait que cela.
Au début de l’année 2011, des Lybiens se révoltent contre le Guide libyen, sans véritable cause.. C’étaient de jeunes chômeurs en fin d’études universitaires financés par le même président qui ne voulait pas voir la tête de Kadhafi. La crise dure des mois. La France se montre à visage découvert. Sarkozy fait intervenir des soldats français sur le sol libyen. Mais, quelle surprise ?? De nombreux pays africains soutiennent la France. Le Guide qui a aidé plusieurs pays africains, est abandonné à son triste sort. Des journalistes burkinabè font des sorties pour soutenir la France. Je me rappelle encore Remis DJANJINOU qui était journaliste à la télévision Canal 3. Il a été hué à Bobo Dioulasso par les jeunes à l’Institut français en 2012 lors de sa communication parce qu’il soutenait la France et disait que Kadhafi avait mérité sa triste fin sans gloire. Le 11 octobre 2011, l’armée française marche sur le corps de Kadhafi, et elle en fait un trophée de guerre. Abdoulaye WADE, le président du Sénégal, se rend en Libye pour remercier et féliciter les soldats français. Après l’assassinat de Kadhafi, les groupes armés envahissent le Niger, le Mali et après le Burkina Faso. C’est le début du terrorisme. Et c’est l’objectif de la France: saboter la source de l’espoir, du développement endogène, pour faire tarir les robinets.
Et histoire se répète. Douze années plus tard, c’est Emmanuel MACRON qui fait le travail de SARKOZY. Le Mali et le Burkina Faso se battent pour leurs souverainetés. MACRON ne veut rien entendre. Ces pays sont les pré carrés de la France. Ils n’ont aucun droit devant la métropole. Et le paradoxe se reproduit comme si l’Afrique ne peut pas changer de position, comme si elle est condamnée à être la victime. Aujourd’hui, ce sont des pays africains qui aident Macron pour combattre le Mali et le Burkina. Pire, ce sont des Burkinabè que MACRON utilisent pour combattre les autorités de la Transition. .Le mal est profond. Il est à l’intérieur. Des hommes et des femmes ont choisi la servitude pour eux-mêmes, pour leurs enfants et leurs petits-enfants. De l’avenir des futures générations, ils s’en moquent comme de l’an quarante.
Et pourtant, si le Burkina et le Mali échouent, c’est le Ghana, le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire qui devraient se préparer pour affronter les groupes armés terroristes. Ces hommes n’ont peur d’aucun pays africain. .Il est temps que nous fassions un réveil collectif. Sinon, le réveil individuel viendra, et il serait fatal.
Adama Amadé SIGUIRE, Écrivain Professionnel/Consultant.