Gouvernance : IBK est-il blanchi par Assimi?
C’est la question qu’on peut se poser en entendant les propos du Colonel Assimi Goita, président de la Transition, lors de la présentation de vœux au Palais de Koulouba aux familles fondatrices de Bamako et aux leaders religieux. A ses dires, le Colonel Goita révèle que le président français l’a appelé pour l’indiquer les conduites à tenir pour la gouvernance du pays. Il l’a répliqué qu’il va réfléchir et lui revenir. Ce dernier, a dit alors qu’il devrait accepter ses conseils et les appliquer, en révélant que son prédécesseur feu IBK n’avait pas fait ce qu’il fallait, d’où sa chute. Le Colonel Goita affirme que Marcon lui a dit que IBK répondait toujours par » Je vais réfléchir et vous revenir » mais jamais il n’appliquait ses conseils ou ses orientations.
On comprend aisément que feu Ibrahim Boubacar Keita n’était pas le pion ou la marionnette de la France, comme certains maliens le disaient et le croyaient. Ce dernier, on peut l’affirmer, aimait son pays et a fait de son mieux. Certes, personne n’est parfait, c’est pourquoi on devait l’aider gérer son régime en évitant le coup d’État qui plonge le pays aussi dans le chaos en terme économique et autres. Aujourd’hui, les gens doivent comprendre que le pays est au-dessus de la capacité d’une personne. Quel que soit sa capacité intellectuelle, son niveau de patriotisme ne peux rien tant qu’il n’est pas accompagné par des hommes aussi intègres et patriotes. Logiquement si certains saluent le coup d’État, il faut reconnaitre que beaucoup sont dans le remord notamment les acteurs ou les sympathisants du M5-RFP. Et cela depuis le début de la transition. Le népotisme, le clientélisme, le favoritisme ont été constatés non seulement dans la composition du gouvernement, dans certaines nominations aux postes stratégiques du pays mais aussi dans certains recrutements. Ainsi, on constate les corruptions, les détournements du denier public sous la transition qui est sensée venir refondée ou redressée le pays. Chose étonnante mais vraie et triste.
Les comptables de la gestion du régime d’IBK
En effet, les maliens doivent comprendre surtout les politiciens qu’on doit aimer son pays et privilégier les intérêts collectifs sur les intérêts personnels. C’est pourquoi, depuis le début des mouvements du M5-RFP beaucoup ont critiqué ses leaders qui étaient tous comptables de la gestion du régime d’IBK. Parce que certains ont occupé pendant des années des postes ministériels. Ils sont devenus des opposants d’IBK lorsqu’ils étaient virés voire limogés de leurs postes. IBK avait une bonne foi de rassembler les maliens pour la bonne gouvernance. On sait aussi que son entourage était composé de certaines personnes peu crédibles qui se donnent aux pratiques inadmissibles. Alors, ils sont nombreux, les maliens qui affirment qu’IBK était un bon dirigeant dont l’entourage a été la cause des problèmes. Et aujourd’hui on est en train d’assister au même scénario sous la transition.
L’estime des maliens pour les militaires putschistes
Cependant, pour la transition, on peut aussi souligner que parmi les militaires putschistes les maliens ont de l’estime pour certains, notamment le Colonel Assimi Goita. Comme c’est lui le leader, il doit rappeler les autres à l’ordre pour qu’ils respectent leurs engagements et être honnêtes dans le temps de leur gestion face au denier public. C’est pareil pour toutes les autorités de la transition. Aussi, il revient aux maliens d’aimer leur pays et de craindre Dieu lorsqu’on a la chance de gérer la chose publique (chose étatique). De comprendre aussi, que personne n’a de baguette magique pour faire du Mali le Paradis sur Terre. Chaque malien à son niveau de travail, de sa grade, son titre doit incarner l’esprit de patriotisme et d’honnêteté pour éviter le vol de l’argent public. Aussi, d’assimiler que chacun rendra compte du moment de sa gestion devant le Tout Puissant Allah.
Un coup d’État, n’est pas un acte de bravoure
Par ailleurs, il est temps que les autorités de la transition mettent tout en ordre pour le retour du pays à l’ordre constitutionnel. La personne qui aura la chance d’être le président de la République doit avoir l’accompagnement et le soutien de tous les maliens pour son mandat. Lui et son équipe doivent mettre le Mali au-dessus de tous. Il faut aussi que les militaires ne profitent pas de leurs armes (achetées par le contribuable malien) de faire le coup d’État pour leurs intérêts. Et tous les putschistes doivent être sanctionnés conforment à la Constitution du pays. Par contre on assiste à la promotion des militaires putschistes aux postes et aux grades ce qui encourage d’ailleurs le phénomène. Un coup d’État est un crime imprescriptible contre le peuple malien et ne doit aucunement être un acte de bravoure pour honorer ses auteurs. En faisant cela, c’est de la tricherie et de la haute trahison contre le pays. Que Dieu nous en Garde.
M.L. KONE
LE FONDEMENT