Justice : Les magistrats en grève depuis le mardi 29 novembre dernier
Les magistrats sont partis en grève de cinq jours, du 29 novembre au 05 décembre 2022, sur toute l’étendue du territoire national. Elle fait suite à un préavis de grève déposé depuis le 09 novembre 2022, avec trois points de revendication : Le retrait du projet de loi portant modification de la Loi n ° 2016-046 du 23 septembre 2016 portant loi organique fixant l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour Suprême et la procédure suivie devant elle; la loi 2002-054 du 16 décembre 2002 portant statuts de la magistrature dont la relecture est réclamée depuis sept ( 07 ) ans ; le classement des juridictions réclamé sans succès depuis des années. Retenons que les syndicats des magistrats insistent sur le fait que cette grève est reconductible au besoin.
Dans son communiqué du 29 novembre 2022, les syndicats des magistrats à savoir le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) regrettent que la provocation, dont ils ont été l’objet de la part du Pouvoir exécutif, ait conduit à un mouvement de grève consommé ce mardi 29 novembre 2022 depuis 00 heure 01 minute. « Le SAM et le SYLIMA se réjouissent que les magistrats du Mali, à l’unisson, aient compris que les questions de principe et d’honneur doivent l’emporter sur toute autre considération. Cette appréhension des choses explique le succès total du mouvement de grève déclenché qui a paralysé l’ensemble des juridictions de la République y compris la Cour suprême », déclarent-ils. Ils estiment qu’ils sont légion, en effet, les magistrats de la Cour suprême qui sont indignés par cette agression injuste du Gouvernement de la République et qui ont déserté leurs bureaux à l’instar de leurs collègues des juridictions du fond.
Ainsi, ils saluent sincèrement la discipline, l’engagement et la détermination de leurs preux militantes et militants. « Les magistrats ont compris que l’objectif recherché de l’autre côté était de diviser les membres de la même corporation en y proclamant « des privilégiés » tout en caporalisant la Justice », énoncent-ils. Et de préciser que Le SAM et le SYLIMA ne sont à la solde de personne si ce n’est de la magistrature. Ils n’exigent que le retrait pur et simple du projet de loi « séparatiste », « inéquitable » et « asservissant ».
A cet effet, ils regrettent profondément les nombreux désagréments découlant de la présente situation à l’égard des usagers du service public de la justice. Pour eux, lesdits désagréments sont, exclusivement, imputables au Gouvernement de la Transition. « Marquant leur attachement indéfectible à la République, à la Démocratie et à la Séparation des Pouvoirs, les syndicats de magistrats réitèrent leur disponibilité au dialogue et invitent l’ensemble des magistrats du Mali à la sérénité, à la cohésion et à la détermination », laissent-ils entendre. Avant d’inviter, de nouveau, leurs militants à boycotter la cérémonie solennelle de rentrée des cours et tribunaux prévue pour ce jeudi 1 décembre 2022 au siège de la Cour suprême.
M.L. KONE