L’ADIEU DE ME DEMBA À L’HONORABLE YOUNOUSSI TOURÉ
Mon cher Président Younoussi Touré,
Tu es tout simplement parti rejoindre ton frère de lutte Feu Soumaïla Cissé et tes autres devanciers ! Que d’épreuves pour le peuple de l’URD ! Le Choc est terrible, indescriptible. Oh quelle tristesse de te voir perdre l’ultime bataille contre la maladie à un moment où la nouvelle génération avait encore besoin de ton immense expérience d’homme d’Etat plein de sagesse, de militant émérite, de dirigeant exemplaire et respecté qui a dédié son combat politique à la réconciliation nationale, à la justice et au développement de son pays, le Mali. Tu as dirigé des institutions nationales et sous régionales avec honneur et dignité. Cadre d’une compétence et d’une probité morale irréprochables, tu as marqué toutes et tous par ta simplicité, ton humanité, ta grande sagesse. Comment pourrais-je oublier ton humilité, ta grande capacité d’écoute et le respect que tu as toujours voué aux autres ! Tu as dirigé notre parti, l’URD, avec courage, loyauté, fidélité sans jamais t’éloigner des règles du jeu démocratique, avec comme seule bréviaire la vérité rien que la vérité. Tu as tenu à présider personnellement la cérémonie consacrée à notre adhésion à l’URD le 22 décembre 2007 au Centre Olympafrica de Banankabougou. Je n’oublierai jamais tes conseils et les mots aimables tenus à notre endroit.
Ton leadership, ta carrière et ta collaboration unanimement appréciés et admirés, ta complicité sinon ta complémentarité avec ton défunt et inoubliable frère Soumaïla Cissé, ont fait de l’URD le parti le mieux structuré, le mieux implanté et le plus envié sur l’échiquier politique national. Oh que de sacrifices consentis ! Je t’ai vu arpenter les couloirs et les salles de réunion de l’Assemblée Nationale pour t’acquitter, dans les règles de l’art, de tes devoirs de parlementaire, je t’ai vu faire le tour du Mali pour visiter tes camarades de l’intérieur, parfois dans des conditions de voyage très difficiles, mais avec enthousiasme et détermination. Comment pourrais-je oublier en 2009 ton voyage de GAO à Bourem sans escorte militaire, avec une forte délégation de l’URD pour aller assister à la conférence de section de Bourem.? A cette époque aucune délégation du genre ne pouvait relier GAO à Bourem sans escorte militaire du fait de l’insécurité. Tu n’as jamais oublié tes camarades et compatriotes établis à l’étranger. Toutes et tous étaient importants à tes yeux.
J’ai appris avec toi… tes précieux conseils m’ont aidé à réussir ma mission gouvernementale pendant la transition de 2012.
J’ai eu l’honneur et « le privilège » d’être ton conseil sur bien de sujets. Sois rassuré, aucun dossier ne sera oublié y compris celui de tes voisins du village de Tlomadio qui te tenait à cœur…Mon cher président et client, comme Victor Hugo l’a rappelé : « Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout où je suis ».
Père de famille attentionné, tu as mené tes combats avec l’aide et le soutien de tes merveilleux enfants et de ta digne et brave épouse Touré Alima Traoré qui a, elle aussi, servi le Mali avec honneur et dignité. A eux tous, à tes petits enfants, à tes parents, à tes amis et collaborateurs, à Niodougou et à Niafunké, à la famille URD, je présente mes sincères condoléances.
Tu nous abonnes toutes et tous sur le quai, inconsolables mais fiers de toi et nourris de l’espoir que ton humanisme, ton esprit de solidarité et ta générosité t’ouvriront les portes du paradis pour le repos éternel de ton âme. Je le sais cher camarade, si tu pouvais me répondre, tu allais me consoler en me rappelant cette citation de Henry Scott: « l’amour ne disparaît jamais…la mort n’est rien. Je suis seulement passé dans la pièce à côté ». Eh oui ! Dans cette pièce que le Tout Puissant te réserve une place dans son firdaws.
Dors en paix digne fils de Niodougou ! Je ne t’oublierais jamais !
Maitre Demba Traoré