Maître Mamadou Ismaiël Konaté : « Voici ce qui est nommé une «prise d’otage» de la base de données RAVEC »

Maître Mamadou Ismaiël Konaté : « Voici ce qui est nommé une «prise d’otage» de la base de données RAVEC »

La cabale, la fuite en avant et la duperie ne peuvent longtemps constituer un style de gouvernement ! Voici trois ans que le quintette de colonels, constitué en CNSP, a pris les rênes du pouvoir, en renversant le régime du Président IBK. Depuis cinq ans, un contrat d’assistance est signé avec une société française -IDEMIA- pour un montant de F.CFA 12.552.100.000.

Depuis le 18 août 2020, le CNSP et tous ses gouvernements savent que sur ce montant, l’État du Mali a déjà réglé la somme de F.CFA 7.280.218.000. Tous savent également que l’État du Mali reste débiteur d’une somme reliquataire sur le contrat de F.CFA 5 271 882 000 à ce jour. N’ayant jamais réglé cette somme, ce, en violation des prescriptions du contrat qui le lie régulièrement à cette société -IDEMIA-, l’État du Mali, qui a néanmoins et malgré tout continué d’utiliser les services de cette même société française : encore récemment à l’occasion du référendum d’adoption de la Constitution. C’est ce même État du Mali qui n’a jamais annulé le contrat et ne l’a pas non plus dénoncé qui s’en prend à son cocontractant pour le livrer à la vindicte. Se faisant, il tente de maquiller sa faute et son incapacité à régler les affaires publiques. Alors qu’il se sait fautif et en tort, fort curieusement, il exige de son cocontractant de lui remettre le code lui permettant d’accéder aux informations RAVEC, sans préalablement régler sa facture.

C’est dans un tel contexte qu’il feint de prendre à témoin l’opinion malienne. Pour justifier son incapacité à tenir ses engagements vis-à-vis des citoyens maliens et de la communauté internationale, notamment la CEDEAO, consécutifs au chronogramme de retour à un ordre constitutionnel, l’État du Mali a décidé de renvoyer sine die le scrutin présidentiel. Il se dit même désormais incapable d’organiser les autres élections majeures, parlementaires et locales, pour lesquelles il s’était pourtant engagé. Il ouvre ainsi la perspective, à la fois inquiétante et tumultueuse de toutes les incertitudes. Le plus incompréhensible est qu’il dit qu’il va procéder lui-même au traitement des données électorales, par l’entremise notamment des services de l’administration territoriale. Or, il sait les limites objectives d’une telle option, au regard de la sensibilité du sujet, du temps imparti et de la faible capacité intrinsèque à rendre disponibles des données fiables. Le gouvernement de transition ouvre ainsi les voies à toutes les confusions et tumultes et nous dirige vers de nouvelles crises dans le pays.

Maître Mamadou Ismaiël Konaté

Mali Actuel