Me Abdourahamane Ben Mamata Touré : « Le problème du nord est encore mal posé »
Le Bureau exécutif de la Coordination des mouvements de l’Azawad décide, lors d’une réunion du 08 février 2023 à Kidal, de fusionner les Mouvements qui composent la CMA en une Seule entité politique et militaire. Pour le faire, il entend avec les autres mouvements de créer une commission technique chargée des modalités pratiques de la Fusion et d’organiser dans les meilleurs délais un Congrès qui fixera les orientations et mettra en place les organes de la nouvelle organisation.
A cet effet, il fait savoir qu’en attendant l’aboutissement définitif du processus de fusion, le Bureau exécutif de la CMA continuera la gestion des affaires de la Coordination. En outre, il invite à cet effet, les autres mouvements de l’Azawad à se joindre à l’initiative d’union afin de consolider les acquis au bénéfice du peuple de l’Azawad.
Les réactions de Me Abdourahamane Ben Mamata Toure
Fusionner les mouvements qui composent la CMA en une seule entité politico-militaire pour la défense des intérêts des populations du Nord qui n’ont dans leur majorité mandaté aucun groupe armé.
Le problème du nord est encore mal posé. Il se résume à une seule question : Peut-on créer un État Arabo-Touareg sur un territoire occupé par plusieurs ethnies? Non!
La rébellion est totalement ethnique, l’accord déplace la question en essayant de contenter toutes les parties. Il ne traite pas le problème de fond qui est la création d’un État Arabo-Touareg ou une réorganisation de l’État sur une base ethnique.
Les notions indéterminées à contenu variable utilisées dans cet accord complexifient le problème. Comment peut-on vivre ensemble sur un territoire que chacun appelle à sa manière « Régions du nord appelées par certains azwad », armée reconstituée, le terme est mal venu. Disons-nous la vérité, dites à notre diplomatie de redresser la barre, le monde entier pense que le nord du Mali est monothéique.
On ne peut pas continuer à gouverner comme on l’a toujours fait pour autant doit-on aller jusqu’à une réorganisation ethnique de l’État, je ne le pense pas. Pour régler définitivement ce problème, nous avons deux options soit on change de gouvernance soit on partage le pays, en l’état l’accord est une formule intermédiaire qui va entretenir ce conflit. Il ne confère ni indépendance et ne garantit point une stabilité.
B. KONE
LE FONDEMENT