Nouvel an : Fêter le 31, est-il haram pour un musulman ?

Le réveillon de la Saint-Sylvestre ou le réveillon du jour de l’An est une coutume qui consiste à fêter l’arrivée du nouvel an, en veillant jusqu’à minuit le soir du 31 décembre, dernier jour de l’année du calendrier grégorien. Dans la plupart des pays, contrairement au réveillon de Noël qui se fête en famille, celui du jour de l’An se fête généralement avec des amis. Ainsi, il est à noter que cette fête fait la polémique dans les familles musulmanes. D’aucuns estiment que cette date n’appartient pas à la communauté musulmane et sa commémoration est prohibée par l’islam. Pour d’autres, c’est vrais elle est pour la communauté chrétienne sa célébration ne causera aucun problème à un musulman. Face à cela, nous avons voulu d’acquérir les avis de quelques lecteurs.

Yaya Couliblay, journaliste : « Je ne suis pas doué dans les questions religieuses mais je sais que le bon musulman se doit de suivre les traces et imiter les activités du prophète Mohamed (PSL).Alors, à ma connaissance, le prophète n’a pas cette date donc elle n’entre pas dans la sunnah du bon musulman. Haram, je ne pense pas sauf çà dépend de comment on fête. Je ne crois que le fait de bien manger et boire en famille puisse être haram. Mais certains comportements le sont et d’ailleurs ces comportements sont prohibés en temps réel. En somme, je dirai que le musulman qui observe la sunna du prophète verra le 31 comme un non évènement, çà l’intéresse en rien »

Dramane Siaka Coulibaly, enseignant : « C’est tout simplement une fête de fin d’année. Contrairement à ce que pensent beaucoup d’autres, je pense bien que cette fête n’est pas haram pour les musulmans à partir du moment où les intéressés ne se livreront pas à des pratiques proscrites et honnis par l’islam. Par contre je place cette fête dans le contexte de la laïcité sachant que cette journée marque un au revoir de l’année en cours et en même temps la bienvenue de l’année suivante. Une bonne occasion de se défouler de façon modérée sans passer par la dépravation de mœurs. Cela n’est pas lié à une quelconque religion. Les musulmans ainsi que les chrétiens peuvent se partager ces moments sans aucune lecture fanatique de la situation. Je fais une lecture laïque de cette fête. Je ne crois pas qu’il ait question de messe ou de prêche à quelque part. Ce qui est important, c’est bien la question d’individualité. Que chacun se prépare correctement et sérieusement à niveau avec le maximum de retenu ».

Alpha Traoré, juriste : « Je pense que fêter le 31 décembre n’a pas de sens pour la communauté musulmane même si au Mali nous sommes colonisés par la France. Bien entendu nous sommes dans un État laïque mais cela ne pourra pas changer les règles de la Religion. Je ne pourrai pas dire que fêter le 31 décembre est interdit à l’islam mais je peux avancer que la date de  »l’Achoura » qui est la date d’une nouvelle année en l’islam, est un peu considérée par la major partie des musulmans. Ce fait est dû, le fait que nous sommes occidentalisés et qui n’est pas normal. Par ailleurs, le 31 décembre est fête par les jeunes et qui se préparent pour commettre les choses interdites dans leur région. Certes, nous travaillons avec le calendrier grégorien, je trouve que fêter le 31 décembre n’est pas une chose pour un bon musulman ».

Mamby KONE, gestionnaire : « Selon mois, fêter le 31 décembre est haram parce que ce n’est pas la sounna du Prophète Mohamed. En plus c’est après 300 ans de la mort de jésus que les chrétiens ont commencé à fêter le 31 décembre. En dehors de tous ceux- ci, nous ne devons pas soutenir ceux qui disent qu’il y a trois Dieu étant donné que Dieu est unique, sans associé. C’est vrais, le Mali est un pays laïque mais chaque doit respecter sa religion et cela ne découlera a rien. Qu’on est un musulman alors doit chercher à connaitre tous les aspects de l’Islam. Ce qui est accepté et interdit ».

Seydou Traoré, enseignant au second cycle : « Fêter le 31 décembre est sans équivoque Haram pour un musulman. À mon entendement, qui dit 31 décembre, dit religion chrétienne car c’est le dernier jour de l’an selon leur calendrier (grégorien). Un musulman ne devrait pas le fêter car l’Islam a également un calendrier  (hégirien) où figure le dernier jour de l’an musulman. Donc un musulman qui voudrait fêter le dernier jour de l’an,  qu’il se réfère tout simplement au calendrier hégirien. La région ne se discute pas soit on est un bon pratiquant soit on n’en est pas ».

Propos recueillis par M.L. KONE