Politisation de la sécurité : La bassesse au sommet de l’État

Politisation de la sécurité : La bassesse au sommet de l’État

Gérer un pays relève de la politique mais pas d’une politique de mensonge. Le Mali passe un moment difficile de son existence à cause d’une crise multidimensionnelle dont les causes sont exogène et endogène. On peut citer la mauvaise gouvernance et aussi la sauvagerie de la France vis-à-vis de certains pays africains pour des intérêts égoïstes.

La crise septentrionale du Mali est une histoire très ancienne et chaque régime a essayé d’y remédier mais sans succès. Ces différents régimes sont gérés par les politiciens et les militaires putschistes. Donc, c’est pour dire que les politiciens et les militaires putschistes ont le même niveau de responsabilité de l’état actuel du Mali. En effet, il faut se rappeler que depuis août 2020, les militaires putschistes ont renversé le régime d’IBK, à peine réélu pour son deuxième mandat. Ces derniers ont argumenté leurs actes criminels imprescriptibles, selon la Constitution en vigueur, de parachèvement de la lutte des mouvements de contestations menés par certains partis politiques, associations et syndicats. Ils ont pris l’engament de garantir le retour à l’ordre constitutionnel dans un délai de 18 mois. Malheureusement, nous sommes en 2023 et nous sommes encore dans la transition et la situation du pays reste presque la même qu’avant, non seulement sur le plan sécuritaire mais aussi sur le plan de la gestion de l’État. Pour la sécurité, les autorités de la transition soutiennent l’amélioration de la situation mais sur le terrain c’est le contraire. Car même aujourd’hui certaines localités sont sous l’emprise des terroristes, les ennemis de la paix. Sur le plan de la gestion de l’État, on assiste au  népotisme, à l’affairisme, au clientélisme et au favoritisme dans certains recrutements et nominations.

Souveraineté retrouvée

Depuis sa nomination contestée par la majorité de la classe politique, le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, s’est fait remarquer par les propos belliqueux envers certains pays partenaires. Il a adopté un système de ‘’diviser pour régner’’ et cela a commencé par son propre mouvement grâce auquel il est au poste de PM. Pourtant, il est difficile voire impossible de pouvoir organiser les élections crédibles et transparentes avec un homme politique, président d’un parti, mieux un président d’une tendance politique. Qu’à cela ne tienne, Choguel avance des propos qui sont le contraire sur le terrain. La preuve, lors de la célébration de la souveraineté retrouvée des autorités de la transition le 14 janvier dernier, Choguel a laissé entendre ceci : « Aujourd’hui il n’y a pas une portion du territoire malien où l’armée malienne ne peux pas aller ». Il a ajouté qu’on a retrouvé l’entièreté de notre territoire national. Malheureusement, un mois après cette fameuse déclaration, ce même PM n’a pas pu se rendre dans sa localité natale, pourtant il avait l’armée malienne à sa disposition pour sa sécurité. Car, lors sa visite dans la région de Gao, il a été contraint d’annuler sa visite à Ansongo et à Bourem. Cet empêchement de se rendre à ces localités a été une humiliation pour beaucoup de maliens et pour l’État. « On ne doit pas gérer le pays avec des mensonges et surtout sur la question de la sécurité. On constate que pour leurs conforts, les autorités ne disent pas la vérité au peuple. Mais que tout le monde sache que le mensonge a beau courir, il sera rattrapé par la vérité. Que Dieu sauve ce pays sinon on est loin de voir le bout du tunnel », ainsi s’exprime Demba Sow.

Par ailleurs, il faut souligner que Choguel a justifié que l’annulation de sa visite est due aux instructions du gouverneur. Selon lui, ce dernier est le président de la localité. Mais la question qu’on se pose est de savoir pourquoi Choguel n’avait pas appelé le gouverneur avant sa déclaration si tout allait bien dans ces localités. En tout cas, les autorités doivent éviter de mentir surtout concernant la question de sécurité.

B. KONE

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