Sénou Sibiribabougou : Plusieurs familles menacées d’expropriation
Le site ECN de Senou Sibiribabougou présentement occupé par des milliers de familles installées sous l’autorisation de la mairie du district de Bamako, serait réattribué au département en charge de la Sécurité et de la Protection civile pour la construction du quartier général de la police scientifique.
En clôturant sans leur consentement, ni avertissement, le site ECN abritant leurs maisons, installé avec l’autorisation de la mairie du district de Bamako, les habitants de Sénou Sibiribabougou en Commune VI sont confrontés depuis près de 11 mois à une tentative d’expropriation de leurs parcelles dignement acquises. Cette tentative d’expropriation serait une décision du ministre de la Sécurité et de la Protection civile. Selon les sources bien introduites, ce site ECN de Senou Sibiribabougou présentement occupé par des milliers de familles installées sous l’autorisation de la mairie du district de Bamako, serait réattribué au département en charge de la Sécurité et de la Protection civile pour la construction du quartier général de la police scientifique. D’autres sources parlent de la construction d’un cimentière militaire. Ces informations sont été considérées comme des prétextes par les habitats du site
Ni accord préalable, sans avertissement aucun, les vrais occupants de ce site de plus de 4 hectares, à leur surprise se voient en train d’être dépossédées de leurs parcelles, malgré l’authenticité de leurs papier de propriétaire. Car, l’espace en question a été clôturé par la force par une entreprise de la place avec l’appui des éléments de la Gendarmerie et de la Garde nationale, au nom du ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
Après près de 11 mois que l’affaire se trouve toujours devant la justice, nous avons approché certaines victimes pour en savoir plus à propos de cette affaire qui a trop duré. Voici leurs explications.
Sadio Amara Diakité dit Cheick Salibou, habitait dans ce site, depuis des années. « Nous traversons une situation difficile depuis plus de 10 mois. Nous sommes installés ici avec l’autorisation ou notification de la mairie du District de Bamako. A la suite de cette autorisation, nous nous sommes installés avec nos familles respectives. Un beau matin, à notre surprise générale, nous avons constaté l’arrivée des forces de sécurité composées de la gendarmerie nationale et de la garde nationale pour venir clôturer le site ECN qui abritait nos maisons légalement. Après une première tentative échouée, les éléments de la gendarmerie et de la garde nationale, sont venues armés jusqu’aux dents, pour la deuxième tentative, avec une entreprise censée exécuter les travaux en clôturant nos maisons de force. Face à notre opposition à cette affaire arbitraire, nous avons été gazés par les forces de sécurité et certains d’entre nous ont été arrêtés et conduits au poste de gendarmerie de l’aéroport et relâchés après avoir été présentés au juge. Entre ce temps, ils sont venus avec une entreprise pour creuser par la force les fausses et construire les murs de clôture. Ils ont clôturé toutes nos maisons. Ils ont dit, qu’ils vont construire le siège de la police scientifique ou le cimentière des militaires. Selon nos enquêtes, toutes ces informations sont fausses. Après avoir clôturé le site, le ministre de la Sécurité est venu voir le chef de village de Sénou Sibiribabougou sur ce sujet. Lors de cette rencontre, le chef de village a montré catégoriquement au ministre que cet espace appartient à ses habitats. Vous étiez venu sans montrer des preuves que le site vous appartient, ni des papiers qui montrent que vous allez faire un travail d’utilité commune sur ledit site, ou un préavis en leur demandant de quitter le lieu pour telle ou telle raison. Mais, vous étiez venus par la force pour gazer les gens », a-t-il expliqué. « Au moment où tout le monde parle de Mali Kura, au même moment certaines personnes se cachent derrière le pouvoir pour tenter d’exproprier les parcelles des paisibles citoyens », a-t-il déploré.
Coulibaly, 6ème conseiller du chef de village de Sénou Siribabougou et Aliou Bah, habitant de se plaindre « nous demandons aux autorités de s’assumer, dans ce pays, personne n’est tombé du ciel. Chacun est venu avec un certain droit et nous aussi on a un droit, pour ce droit, nous défendrons jusqu’à la mort, niveau de notre fortune, notre lieu d’habitation et notre droit de citoyenneté ». « Comme l’affaire est devant la justice, nous croyons fermement la transparence de la justice malienne », on-t-ils conclu.
A suivre
AMTouré
22 SEPTEMBRE