URD : Les raisons d’une crise

URD : Les raisons d’une crise

« Ceux qui ont adhéré à l’URD dans l’espoir de nous dévier du chemin que nous avons pris sous le leadership de feus Soumaila Cissé et Younoussi Touré doivent se résoudre à accepter qu’ils soient indésirables chez nous » dixit Pr Salikou Sanogo, président par intérim du parti de la poignée de mains.

Longtemps resté silencieux face à la situation de crise qui prévaut à l’intérieur de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), le clan Salikou Sanogo s’est finalement décidé à donner des clarifications à l’opinion nationale et internationale. C’était le week-end dernier, à la faveur d’une rencontre couplée avec sa traditionnelle présentation des vœux du nouvel an à la presse. La rencontre qui a mobilisé des militants de Bamako et de l’intérieur et des  sympathisants et admirateurs de feu Soumaila Cissé s’est tenue au Mémorial Modibo Keita, sous la présidence du président du parti, par intérim, le Pr Salikou Sanogo, en présence de  la veuve de feu Soumi, Mme Cissé Assitan Traoré.

Le Pr Salikou Sanogo a reconnu en premier lieu que le parti traverse ces temps-ci, la crise la plus grave depuis sa création. De ce fait,  beaucoup de choses ont été dites à ce propos sur vos antennes et ondes C’est pourquoi, en ma qualité de président intérimaire, « j’ai entrepris avec d’autres camarades toutes les démarches tendant à contenir ladite crise à travers nos principes et valeurs, mais en vain » fera savoir, Salikou Sanogo.

Avant de rappeler que  l’URD est dirigée au niveau national par un Bureau exécutif national (BEN) élu par le Congrès pour un mandat de cinq ( 5 ) ans. C’est à l’issue du 4ème Congrès ordinaire tenu par le parti, les 21 et 22 décembre 2019 à Bamako que l’honorable Soumaila Cissé a été élu président et Salikou Sanogo, premier vice-président. Le 25 décembre 2020, Soumaila Cissé décédait. « A cette date notre pays était déjà engagé dans le processus de transition en cours et l’élection présidentielle était annoncée pour février mars 2022 » a-t-il rappelé.

C’est fort de cela que le parti a enregistré les adhésions de Boubou Cissé et de Mamadou Igor Diarra. D’ores et déjà, les ambitions présidentialistes de ces deux hommes ont fait surface et introduit dans le fonctionnement du parti des pratiques aussi violentes que malsaines contraires à tous les principes et à toutes les valeurs autour desquelles Soumaila Cissé et ses camarades ont fondé l’URD.

Evoquant l’attitude de ses détracteurs, Salikou Sanogo dira que pour atteindre leur but, le plan de ces camarades contestataires a consisté tout d’abord à tenter de provoquer un blocage au niveau des instances dirigeantes du parti, afin de pousser à un changement de directoire en favorisant l’arrivée à la tête du parti de leurs hommes. Aussi, les camarades du BEN, engagés dans ce projet ont transformé les réunions du Secrétariat exécutif et du BEN en séances d’invectives, de grossièretés et de contestations.

Malgré cela, les avis des Présidents d’honneur feu Younoussi Touré et Bandiougou Bidia Doucouré, sollicités à la demande même de certains de ces camarades contestataires ont été tout simplement rejetés par ceux-ci. De même la décision de la Commission nationale d’arbitrage et de conciliation a fait l’objet de rejet.

Le président Sanogo a, également, rappelé que dans les deux cas, l’avis émis était de surseoir à l’organisation de tout congrès extraordinaire et de tout changement au sein de la direction du parti jusqu’au prochain Congrès ordinaire du parti, prévu en 2024. «  N’ayant pu obtenir gain de cause, lors de la conférence nationale, ils entreprennent d’initier une pétition pour l’organisation d’un Congrès extraordinaire » a-t-il ajouté. Tout en laissant entendre que les camarades contestataires ont initié une pétition dans le but de réunir les signatures de des 2/3 du BEN, sauf que ceci n’a jamais pu être atteint.

Le pool d’avocats constitué pour la défense du clan Salikou Sanogo s’est fait inviter à la rencontre. Et le mandataire ayant pris la parole au nom dudit pool a clairement fait savoir que le Pr Salikou Sanogo et ses camarades sont dans la légalité. C’est-à-dire du côté de la vérité. C’est pourquoi, il a demandé à ce que le droit soit dit dans cette affaire, conformément à la Charte des partis politiques au Mali et aux Statuts et Règlement de l’URD. « Ceux qui ont adhéré à l’URD dans l’espoir de nous dévier du chemin que nous avons pris sous le leadership de feus Soumaila Cissé et Younoussi Touré doivent se résoudre à accepter qu’ils soient indésirables chez nous » a répondu Pr Salikou Sanogo à ses détracteurs.

Diakalia M Dembélé

22 SEPTEMBRE

Mali Actuel