Violations des Droits Humains au centre du Mali : La CNDH restitue les résultats de son étude
Cette étude a été menée du 23 décembre 2021 au 27 février 2022 dans les régions de Ségou, Mopti et dans le District de Bamako
La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), a organisée le lundi 17 Octobre dernier à l’hôtel de Salam, la cérémonie de restitution de son rapport d’étude sur des cas de violations des droits humains perpétrées contre les populations civiles au centre du Mali. Financé par Avocat Sans Frontière Canada au Mali, l’étude ainsi réalisée vise à documenter les cas de violations de droits humains perpétrés contre les populations civiles, en particulier les femmes, filles et autres personnes en situation de vulnérabilité, au Centre du Mali, et évaluer les besoins des victimes, afin d’étudier les hypothèses de réparation. La cérémonie a été placée sous la présidence de Me Aichata Tembely, vice-présidente de la CNDH, en présence du Coordinateur du projet Avocat Sans frontière Canada au Mali, Abdoulaye Doucouré, ainsi que le consultant qui a réalisé l’étude, Dr Paul Oula.
La crise sécuritaire qui sévit dans la partie septentrionale du Mali s’est propagée progressivement vers le Centre du pays donnant naissance à de violents conflits communautaires. Ces violences sont caractérisées par des abus et violations des droits humains. C’est dans ce contexte que la Commission Nationale des Droits de l’Homme ( CNDH ) a, dans ses missions de protection et de promotion des droits de l’homme ainsi que de prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, très vite estimé nécessaire d’effectuer une étude sur les cas de violations graves des droits humains perpétrés à l’encontre des populations civiles du Centre du Mli, a rappelée Me Aichata Tembely.
C’est pourquoi, avec l’appui financier et technique de son partenaire privilégié, Avocats Sans Frontières Canada ( ASFC ) Mali, la CNDH, selon sa vice-présidente, dans le cadre de son projet « Soutenir la lutte contre l’impunité au Mali », a sollicité les services d’un consultant, afin de mener une étude sur des cas de violations des droits humains perpétrées contre les civils au Centre du Mali .
Cette étude a été menée du 23 décembre 2021 au 27 février 2022 dans les régions de Ségou, Mopti et dans le District de Bamako.
Les résultats de l’étude, selon son réalisateur, Dr Paul Oula, proviennent d’une enquête réalisée auprès de 490 personnes dont 454 victimes de violation des droits humains dont 6 réfugiés, 32 groupes de discussions réalisées avec les victimes sur place ou sur les sites des déplacés, 18 groupes de discussions réalisés avec les organisations locales œuvrant dans le domaine de la promotion et protection des droits de l’Homme, 9 entretiens individuels réalisés avec les acteurs de la chaine pénale effectués par 19 enquêteurs dans les régions ciblées par la présente étude, notamment Ségou, Mopti et le District de Bamako.
Cette étude est particulièrement opportune, selon le coordinateur du projet Avocat Sans Frontières Canada, Abdoulaye Doucouré, compte tenu de l’importance des défis auxquels les justiciables, en particulier les femmes, filles et autres personnes en situation de vulnérabilité, sont confrontés en ce qui concerne l’accès à la justice. « Elle sera d’une très grande utilité pour le monde judiciaire et les organisations de la société civile car contribuera certainement à faciliter le travail d’enquête et d’analyse des données recueillies sur le terrain, mais aussi pourra être utilisée à d’autres fins utiles même après le projet. La qualité du contenu du rapport d’enquête en atteste à suffisance », a-t-il estimé. Tout en rendant un vibrant hommage à la CNDH pour le travail qu’elle mène sans relâche depuis toujours contre l’impunité et réaffirmé la volonté d’ASFC de l’accompagner dans ce noble combat qui certes est difficile mais pas impossible.
AMTouré
22 SEPTEMBRE