Gestion du matériel roulant de l’État : Le BVG insatisfait de la gestion de la DGABE
La mal gestion est un acte qui sape l’essor et le développement d’une société voire d’un pays. Un pays pauvre doit veiller au bon usage de ses biens et ses ressources. En effet, dans un rapport publié, le Bureau du vérificateur général vient de constater une mise en œuvre des recommandations globalement très peu satisfaisante de la gestion du matériel roulant de l’État par la Direction générale de l’administration des biens de l’État (DGABE).
En effet, dans son rapport de vérification de performance effectuée en 2018, le Vérificateur Général, Monsieur Samba Alhamdou BABY avait fait des recommandations à la DGABE, aux fins de corriger les dysfonctionnements constatés et espérer une meilleure gestion administrative et financière au sein de ladite structure. A cet effet, une mission de suivi des recommandations s’est effectuée en 2022, dont l’objectif était de s’assurer de la mise en œuvre des recommandations formulées lors de la vérification initiale et d’apprécier leur niveau de mise en œuvre et la correction des faiblesses constatées.
Dans son rapport, le BVG souligne que la mission de suivi des recommandations laisse entrevoir un bilan négatif de la DGABE. Il fait savoir que le bilan du suivi des quatorze (14) recommandations formulées en 2018 par le Vérificateur Général se présente comme suit en 2022.
État de mise en œuvre des recommandations, selon le VG Baby, le taux des recommandations entièrement mises en œuvre est de 12,50%. En effet, sur les 14 recommandations formulées par l’équipe de la vérification de performance initiale, une (1) est entièrement mise en œuvre soit 12,50%, une (1) est partiellement mise en œuvre soit 12,50%, six (6) ne sont pas mises en œuvre soit 75,00% et six (6) sont caduques ou sans objet. Le taux de mise en œuvre totale est déterminé sur les huit (8) recommandations applicables en dehors de celles caduques ou sans objet. Le niveau global de mise en œuvre des recommandations n’est pas satisfaisant.
Le Premier ministre a fait prendre des dispositions pour clarifier les compétences en matière de vente à l’amiable des matériels et matières de l’État admis à la reforme. Ce fait relève d’une recommandation du BVG entièrement mise en œuvre. Pour une recommandation partiellement mise en œuvre porte sur les certificats de propriété des véhicules de l’État qui ne sont pas établis.
S’agissant de recommandations non mises en œuvre, il s’agit entre autres : la DGABE ne dispose pas d’un manuel des procédures ; la DGABE n’a pas élaboré les éléments de la politique en matière de gestion du patrimoine mobilier ; la DGABE ne produit pas les états trimestriels et les inventaires annuels des matériels et équipements durables affectés aux départements ministériels et aux Institutions ; la DGABE ne procède pas à l’admission de tous les matériels roulants de l’État, notamment les véhicules des missions diplomatiques et consulaires ; des véhicules n’ont pas été retrouvés lors du contrôle physique dans la ville de Koulikoro ; des véhicules n’ont pas été retrouvés lors du contrôle physique dans la ville de Ségou.
Enfin, pour les recommandions caduques ou sans objet, le BVG constate que la DGABE n’organise pas l’approvisionnement des services publics en matériels et équipements roulants ; la DGABE ne tient pas le sommier des parcs autos et motos de l’État conformément à son ordonnance de création ; le ministre de l’Économie et des Finances ne veille pas à l’élaboration des éléments de la politique en matière de gestion du patrimoine mobilier corporel.
F. COULIBALY