Manuscrits anciens de Tombouctou évacués à Bamako : Plus de 300 000 déjà numérisés
Après l’exfiltration des manuscrits anciens de Tombouctou à Bamako, l’ONG pour la Sauvegarde et la valorisation des manuscrits anciens pour la défense de la culture islamique (Savama – Dci), a entamé leur numérisation. Aussi, l »occupation de Tombouctou où se trouvait le siège de l’Organisation par des djihadistes, avait entraîné la destruction de certains manuscrits. Donc, il fallait commencer leur numérisation, afin de les sauvegarder sur des ordinateurs et d’autres supports modernes.
Continuant dans la même dynamique, la question était au cœur d’une conférence de presse tenue ce jeudi 25 août 2022 au Mémorial Modibo Keita. Elle a été co-animée par le directeur exécutif de l’ONG Savama – Dci, Dr Abdelkader Haïdara et le directeur exécutif de Bill Museum & Manuscrits Library, Dr Columba Stewart. C’était en présence du conseiller technique du ministre de l’Artisanat, de la Culture et de l’Industrie hôtelière, Mahamadou Cissé.
D’entrée de jeu, le représentant du ministre fera savoir que ce travail a bénéficié l’accompagnement du département de tutelle, mais aussi des partenaires, notamment Hill Museum & Manuscrits Library ( HMML ) , l’Unesco , la Fondation Ford, le ministère allemand des Affaires étrangères , l’Union européenne , les Fondations Doen et Prince du Klauss des Pays – Bas et le Danemark . Et le conseiller du ministre d’indiquer « les avantages de la numérisation qui a révolutionné le monde et les pratiques professionnelles, particulièrement la gestion du patrimoine documentaire ».
Poursuivant, Mahamadou Cissé a laissé entendre que les manuscrits sont nombreux et fragiles. De ce fait, leur numérisation permet de produire une copie numérique permettant d’automatiser leur accès par les bibliothécaires mêmes, afin de faciliter leur contrôle, leur traitement et leur gestion, avant de les mettre à la disposition des lecteurs.
Ce faisang, il faut numériser les manuscrits et leurs instruments d’accès ou de recherche (catalogues). Ce qui permet d’automatiser et de faciliter toutes les activités autour des manuscrits, à savoir : la conservation, le traitement, l’accès, l’échange, la diffusion, l’édition, la collaboration, etc . De même, « pour les institutions patrimoniales comme les bibliothèques de manuscrits, le premier but de la numérisation est de contribuer à la conservation physique et la gestion des documents » a rappelé M Cissé. Avant de faire comprendre que ce travail de manipulation peut endommager les manuscrits parce qu’ils sont fragiles.
De son côté, le directeur exécutif de l’ONG Savama DCI a fait un bref rappel à travers lequel, il dira que la crise de 2012 a détruit des manuscrits. Certains étaient inédits et d’autres en copie unique « Si les documents détruits avaient été numérisés et stockés sur des serveurs quelque part hors de Tombouctou, nous en aurions au moins une copie ( numérique ) aujourd’hui » a souligné, Dr Abdel Kader Haidara.
Témoignant de l’accompagnement de son pays dans ce projet, Dr Columba Stewart dira que sa structure a déjà participé à la numérisation de 309.015 manuscrits anciens, soit un total de plus de 4 millions d’images. « La numérisation permet de faire face à une demande de masse en fournissant à chaque utilisateur une copie de substitution pendant que les originaux sont à l’abri des manipulations stressantes » tels ressortis dans les explications du directeur exécutif de Bill Muséum & Manuscrits Library.
Diakalia M Dembélé
22 SEPTEMBRE