Ménaka : 22,47% d’enfants souffrant de malnutrition aiguë modérée
Dans un rapport produit et publié par OCHA Mali et ses partenaires humanitaires, nous fait savoir que la criminalité́ est en hausse dans la ville de Menaka, en témoigne l’enlèvement d’un homme d’affaires local bien connu et le meurtre d’un civil, sous contrat avec la MINUSMA.
De même, le rapport indique que les menaces de groupes armées contre les populations entrainent de nouveaux déplacements vers Menaka mais aussi dans un rayon de 15 à 30 km autour de la ville. Depuis le 24 juin, des hommes armes ont creé la psychose dans les localités de Tabarate et Imache, situes respectivement à 7 et 15km à l’ouest de Menaka. Ils auraient contraint les habitants à quitter leurs localités, nous élucide-t-il. Il poursuit que les patrouilles des forces de défense et de sécurité́ sont renforcées mais le besoin de l’extension de leur présence dans les périphéries reste pressant pour les populations victimes de l’exode forcé.
Parlant de la santé, il fait savoir que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) poursuit ses activités de renforcement de la surveillance épidémiologique à travers la réalisation de quatre visites organisées dans les sites des PDI. Ce qui a permis la notification et le prélèvement de trois cas de paralysie flasque aiguë, l’assistance psychosociale en faveur de trois déplacées en détresse. L’OMS a assuré la prise en charge d’une urgence chirurgicale (césarienne d’urgence) au centre de santé de référence (CSREF) de Ménaka. En sus, il ajoute que les consultations curatives réalisées par Médecins du Monde (MdM-Be) sont passées de 439 pour la semaine antérieure à 963 (au 3 juillet). Sur un total de 178 enfants dépistés, 22,47% souffrent de malnutrition aiguë modérée et 6,74% de malnutrition aiguë sévère. Ces taux soulignent la nécessité de renforcer les réponses nutritionnelles sur les sites et lieux de concentration des déplacés mais aussi mettent en exergue les besoins pressants de renforcer l’assistance multisectorielle (assistance en vivres, eau, santé et protection) à ces catégories vulnérables. A cet égard, la coordination nationale du cluster nutrition a convoqué une réunion d’urgence des partenaires intervenant à Ménaka le 5 juillet pour évaluer la situation nutritionnelle à la suite des interventions réalisées depuis le début de la crise, et trouver des solutions pour améliorer le paquet d’activités, la qualité et l’efficacité de la réponse fournis.
Toujours selon le rapport, l’UNICEF, à travers la Direction régionale de la santé (DRS), a organisé une session de renforcement de capacités de 20 agents des Unités de Récupération et d’Éducation Nutritionnelle Intensive (URENI) des districts sanitaires d’Anderamboukane et de Ménaka sur la prise en charge intégrée de la malnutrition. Dans le cadre de la prévention de la malnutrition aiguë modérée, en collaboration avec la DRS, le PAM a livré quatre tonnes de plumpy sup pour la prise en charge de 440 enfants de moins de cinq pendant trois mois. Dans cette logique, des repas (petit déjeuner, déjeuner et diner) sont servis aux accompagnants des enfants malnutris sévères internés au CSREF de Ménaka afin de les maintenir jusqu’à la fin de cycle de traitement en URENI. En partenariat avec Action contre la Faim (ACF), le PAM, pour ses activités d’assistance de la soudure, assistera 3 264 enfants (6-23 mois) et 2 154 Femmes Enceintes et Femmes Allaitantes dans le cadre de la prévention de la malnutrition. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a commencé la prise en charge psychosociale de sept blessés par balles à armes à feu au CSREF de Menaka. IRC a assuré une séance de capacitation des 313 personnes dont 30 membres des groupes de soutien aux activités de nutrition (GSAN), 282 relais communautaires et un assistant de santé communautaire afin qu’ils soient capables de faire le dépistage nutritionnel au niveau communautaire en utilisant le bracelet de mesure du périmètre brachial (MUAC).
Quant à l’éducation, le rapport souligne que sous l’égide du maire de Menaka et l’appui de l’UNICEF, un mécanisme d’identification, de réinsertion et de suivi d’enfants déplacés ont été mis en place. L’UNICEF a contribué à la redynamisation du groupe de travail éducation à Menaka. Le Conseil Norvegien pour les Refugies (NRC) et le Groupe Action Recherche pour le Developpement Local (GARDL) se sont portés volontaires pour assurer la tenue régulière des réunions du secteur éducation. Et de préciser qu’environ 533 élèves déplacés candidats aux examens du DEF en provenance des centres relocalises ont pu passer leurs examens. International Rescue Committee (IRC), le HCR et UNICEF ont apporté les appuis nécessaires et multiformes qui ont permis à ces élèves de passer les examens dans des bonnes conditions.
B. KOME