Orpailleurs clandestins : La chasse aux ennemis de l’économie et de l’environnement
Le ministère des mines mène depuis un certain temps une lutte farouche contre l’exploitation illégale de nos ressources minières. Évidemment cette lutte continue sans relâche sous l’égide du ministre Pr. Amadou Keita, nommé, il y a à peine deux mois à ce département stratégique pour l’économie malienne.
Selon le département, cette pratique en plus de causer d’énormes dégâts environnementaux, privent notre pays d’une quantité importante de devises, d’où la nécessité de sévir. De ce fait, dans le cadre de la lutte contre l’exploitation illégale de nos ressources minières, la brigade du ministère des Mines dédiée à cette tâche est à pied œuvre. Il révèle que la brigade a effectué plusieurs opérations de janvier à mai 2023 dans les cercles de Kénieba, Kangaba, et Bougouni, conformément à la volonté des plus hautes autorités d’endiguer le fléau qui a pris racine depuis plusieurs années dans notre pays.
Cependant, la brigade conduite par le Haut fonctionnaire du Ministère des Mines, le Colonel Major, Nicolas Cissé, et composée des agents de la Direction nationale de la géologie et des mines (DNGM) et des forces de sécurité, a fait le constat du fléau que représentent les pratiques des exploitants illégaux, dont la majorité, sont de nationalité étrangère, en occurrence des asiatiques. Selon le département, ces derniers, résidant en très grand nombre dans les zones d’orpaillage, ont installé, en toute illégalité, de nombreux sites d’exploitation minière jusque dans les lits des cours d’eaux. C’est le cas notamment dans les fleuves Falémé, Wassoulou Balé, Sankarani, et le Baoulé, en violation de toutes les règles environnementales du Code minier.
Outre, le ministère souligne qu’en dépit de l’interdiction formelle, le matériel et équipements utilisés par eux sont des pelleteuses, des chargeurs, des camions bennes, des systèmes utilisant des produits toxiques et nuisibles à la santé dans le cadre du traitement de minerais. A cela s’ajoute le dragage, malgré l’interdiction formelle de cette autre activité. Il ajoute que ces pratiques en plus de causer d’énormes dégâts environnementaux, privent notre pays d’une quantité importante de devises, d’où la nécessité de sévir, en dépit de la complexité du phénomène à cause des complicités dont les pratiquants bénéficient parmi les populations dans certaines localités.
Toutefois, il est à rappeler que, de la période allant de janvier à mai 2023, la brigade du Colonel Major Nicolas Cissé a démantelé un total de 14 sites d’exploitation frauduleuse. 50 exploitants illégaux tous de nationalité étrangère ont étés interpellés et mis à la disposition de la justice. En termes d’équipements, 47 pelleteuses, 13 véhicules pickups, un porte-char, une citerne de 60.000 litres, 14 motos-pompes, et 6 groupes électrogènes de grande puissance ont été saisis et remis également à la justice.
Par ailleurs, retenons que depuis 2012, les activités de l’orpaillage a connu une dimension extraordinaire. En plus des nationaux, certains étrangers s’donnent aux pratiques frauduleuses de l’orpaillage. En effet, l’article 1er du Code minier de 2012 en vigueur définit l’orpaillage comme une activité consistant à récupérer l’or contenu dans les gîtes primaires, alluvionnaires et éluvionnaires et pouvant être pratiquée sous la forme artisanale ou mécanisée. Il distingue ainsi l’orpaillage artisanal qui est la récupération de l’or par les procédés simples (sans usage de produits chimiques) en utilisant des équipements rudimentaires de l’orpaillage mécanisé qui consiste en la récupération de l’or par des procédés améliorés avec l’utilisation des machines et équipements. Selon les données de la Chambre des mines, la production annuelle de l’orpaillage s’élève annuellement à 3 à 4 tonnes.
G. COULIBALY