Refus des opérateurs économiques de Gao de payer les droits de porte : Le DG des Douane a rencontré les réfractaires
L’Inspecteur général Amadou Konaté s’est rendu à Gao le mardi 18 juillet 2023 pour s’entretenir avec les opérateurs économiques réfractaires au paiement des droits de porte. Il était accompagné des représentants de la Chambre de commerce et de l’industrie du Mali (CCIM), de la Direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC) et de la Direction général des impôts (DGI).
Disons que la région de Gao, située dans le nord du Mali, est depuis longtemps une zone d’activités économiques florissantes, grâce à sa position stratégique le long du fleuve Niger et à sa proximité avec des pays voisins tels que l’Algérie et le Niger. Malgré les défis liés à l’insécurité et aux conflits, la région a su tirer parti de ses ressources naturelles et de son potentiel commercial pour maintenir un certain dynamisme économique. Face à certaines situations, les opérateurs économiques doivent jouer leur rôle régalien en payant évidemment les taxes dont les recettes fiscales et douanières. Selon des informations, depuis un moment certains opérateurs économiques ont refusé de payer les droits de porte à la douane. D’où cette visite du Directeur général des douanes, l’Inspecteur général Amadou Konaté. « Je suis venu pour vous écouter, vous rassurer de notre disponibilité à discuter avec vous en vue de trouver des réponses ensemble à vos doléances » a indiqué le patron des gabelous lors de sa rencontre avec les opérateurs économiques dans la salle de conférence de la représentation de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Gao.
Les opérateurs avaient donné un ultimatum de trois jours à la douane pour relever le directeur régional des douanes. « Vous n’avez pas à aller jusque-là avant d’épuiser les voies de recours. La porte du DG des douanes n’est jamais fermée pour vous » a insisté le visiteur de marque qui a obtenu des opérateurs le retrait de leur plainte.
Lors des deux rencontres, les opérateurs ont évoqué des difficultés liées à l’insécurité et aux tracasseries routières sur le territoire nigérien lors du transit de leurs marchandises. A toutes ces préoccupations, le Directeur général des douanes a promis de faire un rapport complet aux autorités compétentes.
De 2012 à 2021, les régions du Nord étaient considérées comme une zone franche. A partir de 2022, la douane a décidé a marqué son grand retour dans la région de Gao. Ainsi, d’une réalisation de 92,7 millions de FCFA au budget d’État en 2022, la région est, au premier semestre 2023, à 358,6 millions de FCFA. Cette mission commando, autorisée par le ministre de l’Économie et des Finances, a été saluée par les autorités administratives de la région et les opérateurs économiques qui n’ont pas manqué de féliciter le directeur général des douanes pour son sens élevé de responsabilité.
Par ailleurs, il est à retenir que historiquement, Gao a été un important carrefour commercial du commerce transsaharien, facilité par sa situation géographique le long des routes caravanières traversant le Sahara. Le commerce de produits tels que le sel, les dattes, l’or et les textiles a généré des échanges commerciaux lucratifs avec les pays voisins. Cependant, les défis sécuritaires résultant des mouvements rebelles et des groupes terroristes ont affecté ces activités, entraînant des perturbations dans les flux commerciaux. Malgré ces obstacles, les autorités locales s’efforcent de renforcer la sécurité le long des routes commerciales pour relancer cette activité économique historique. Soulignons que cette région démontre une capacité d’adaptation et de résilience économique malgré les défis auxquels elle est confrontée. Avec une approche durable et des efforts continus pour renforcer la sécurité, la région de Gao est bien placée pour saisir les opportunités de développement économique et poursuivre sa contribution essentielle à l’économie malienne.
M.O. COULIBALY
LE FONDEMENT