Lieutenant-colonel, Adama Diarra du SP-CNLP : « Au Mali, aucune étude ne peut dénombrer le nombre d’armes à feu en circulation »

Lieutenant-colonel, Adama Diarra du SP-CNLP : « Au Mali, aucune étude ne peut dénombrer le nombre d’armes à feu en circulation »

Cette information a été donnée lors de la célébration de la Journée Internationale de la destruction des armes légères, le 09 juillet, organisée par le SP-CNLP. C’était le lundi, 10 juillet 2023, au Secrétariat permanent de la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (SP-CNLP). Il s’agit pour les organisateurs de rendre hommage à toutes les victimes civiles et militaires dans le cadre de la violence liée aux armes lors des conflits et de la criminalité transnationale organisée.

Dans ses propos préliminaires, le Secrétaire permanent, le lieutenant-colonel, Adama Diarra a regretté que les armes circulent dans le monde entier, bien au-delà des zones de conflits. Cette prolifération, selon lui, est la cause directe des nombreuses violences : homicides, tortures, viols etc. Les données de ce marché restent opaques. La vente des armes classiques représente près de 80 millions d’euro par an et près de 500 000 personnes sont tuées par an par les armes à feu que ce soit ou non dans le cadre des conflits. « Au Mali, aucune étude ne peut dénombrer le nombre d’armes à feu en circulation illicite aujourd’hui tellement que la prolifération a pris une telle ampleur à cause du phénomène d’insécurité que connait le pays depuis une dizaine d’années. Toutes les localités du pays sont concernées par le phénomène » a-t-il-révélé.

Par ailleurs, il a souligné que, les différentes campagnes de sensibilisation communautaires sur les dangers liés à la détention illégale et au commerce illicite des armes ont permis d’atteindre des résultats probants avec des dépôts volontaires d’armes à feu par certaines communautés. Ainsi, le SP-CNLP a récupéré au cours de la période 2022-20223, 3300 armes et munitions issues du dépôt volontaire dans les localités de Tafacirga et Kemeni Tampo dans la région de Kayes, 120 armes récupérées dans la région de Nara suite à la caravane de sensibilisation, 1978 armes saisies par les tribunaux dans le cadre de criminalité et 30 000 munitions de tout calibre. Des données qui prouvent que le Mali est devenu est une plaque tournante de la contrebande malgré la destruction en moyenne de 3000 armes chaque année.

De 2014 à nos jours, il a rappelé que le Mali a procédé à la destruction de 12 522 armes obsolètes, 20 7200 cartouches pour armes portatives obsolètes, 2,83 tonnes de munitions obsolètes. La méthode utilisée est la destruction complète par découpage à la cisaille hydraulique qui a l’avantage d’assurer une destruction complète et irréversible des Alpc de manière à ce qu’aucune pièce ne soit réutilisable tout en garantissant la sécurité de l’opération. La destruction constitue l’étape finale de la procédure de gestion des armes saisies, trouvées, en surplus ou déposées volontairement impliquant plusieurs acteurs particulièrement les travaux.

F. COULIBALY

Mali Actuel