Processus budgétaire 2024 : Un taux de croissance du PIB attendu de 5,3% en 2024
Le Ministre de l’Economie et des Finances M. Alousséni SANOU a procédé au lancement des travaux de la Conférence de lancement des travaux du processus budgétaire 2025, ce jeudi 22 février 2024 à Bamako, en présence du Président de la Commission Finance du Conseil National de la Transition ( CNT) , du Directeur du General du Budget Ahmadou Tijani HAÏDARA, des gouverneurs des régions, des représentants des institutions de la république, ceux des Autorités administratives indépendantes, de la société civile, du secteur privé, des hauts cadres de l’administrations et les représentants des partenaires techniques et financiers.
Dans son discours d’ouverture, le ministre de l’Économie et des Finances a fait le point sur l’évolution récente de l’économie malienne, rassurante, dans le contexte macro-économique qui prévaut à l’élaboration du budget 2025 caractérisé par une amélioration progressive de la situation sécuritaire et socio-politique avec comme toile de fond la montée en puissance de l’armée nationale, en dépit des effets négatifs de la crise en Ukraine ainsi que de l’embargo illégal et illégitime de la CEDEAO et de l’UEMOA imposé au Mali en 2022.
« Le taux de croissance réelle du PIB estimée à 5,1% en 2023 devrait atteindre 5,3% et 5,1% respectivement en 2024 et 2025.L’inflation qui demeure maitrisée devrait se situer en dessous de la norme communautaire de 3% grâce aux efforts conjugués du gouvernement, des acteurs du monde économique et une bonne campagne agricole » dira le ministre SANOU dans son allocution.
Concernant les premières estimations de l’exécution budgétaire 2023 : « la mobilisation des recettes fiscales ressort assez satisfaisante avec un taux de pression fiscale qui se situe à 14,7% du PIB contre une prévision de 14,6%. L’exécution des dépenses a été contenue dans la limite des dépenses prévues, soit 24,6% du PIB contre une prévision de 26,2%. Le niveau du déficit budgétaire est ressorti à 3,7% du PIB nettement meilleur que la prévision de 4,9% » explique le ministre de l’Economie et des Finances.
En ce qui concerne l’année budgétaire 2024, qui démarre sous de bons auspices, le gouvernement maintiendra les efforts pour l’amélioration de l’exécution du budget à travers le double objectif d’intensification de la mobilisation des ressources intérieures et d’efficacité des dépenses de l’administration.
Pour l’exercice 2025, les perspectives macroéconomiques du Mali incitent à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente et responsable, malgré un regain de la croissance du PIB réel.
« A cet effet, la politique budgétaire vise un objectif de déficit budgétaire de 3,6% du PIB en 2025 compte tenu de nombreux engagements du gouvernement notamment dans le cadre du renforcement des acquis en matière de défense et de sécurité ainsi que de l’amélioration des infrastructures socioéconomiques de base pour de meilleures conditions de vie des populations. Il reste entendu qu’à moyen terme, la politique budgétaire s’inscrirait dans la dynamique de revenir progressivement au critère de convergence communautaire de l’UEMOA de 3% à l’horizon 2026 » dira le ministre de l’Economie et des Finances.
Dans sa présentation sur l’état des finances publiques du Mali, le Directeur Général du Budget Ahmadou Tijani Haïdara a exposé la situation d’exécution provisoire du budget rectifié 2023 à travers les éléments ci-après : les recettes et dons sont ressortis à 2 067,9 milliards de CFA mobilisés contre une prévision de 2 099,1 milliards de CFA dans le budget rectifié 2023, soit un taux de mobilisation de 98,5% ; Le taux de pression fiscale ressort à 14,7% en 2023 contre une prévision de 14,6% ; Les dépenses se chiffrent 2 552,8 milliards de CFA en réalisation contre une prévision de 2 750,5 milliards de CFA dans le budget rectifié 2023 soit un taux d’exécution de 92,8% ; Il ressort un déficit budgétaire de 3,7% en 2023 contre une prévision de 4,9%.
Concernant les orientations de la politique budgétaire 2024, sur le plan des recettes, l’accent sera mis , entre autres, sur : l’imposition du commerce électronique, à travers la soumission à la TVA des prestations de services effectuées sur les plateformes de commerce électronique étrangères ou locales, ainsi que les commissions perçues par les opérateurs de ces plateformes à l’occasion de la réalisation des prestations ; l’introduction de la facture normalisée ; la poursuite du déploiement de la téléprocédure (Télédéclaration, télépaiement, E-quitus etc.) ; la poursuite des réformes pour l’amélioration de l’efficacité de l’administration fiscale et des douanes avec comme objectif l’augmentation durable des recettes de l’Etat et la promotion du civisme fiscal.
En matière de dépenses, les actions s’inscrivent dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre du Cadre stratégique de la refondation de l’Etat et viseront à améliorer l’efficacité de la dépense publique seront poursuivies à travers : la maîtrise de la masse salariale par la création des conditions d’une trêve durable au niveau du front social grâce à l’élaboration et la mise en œuvre d’un pacte de stabilité sociale et de croissance ; l’amélioration de la qualité de la programmation des dépenses en opérationnalisant le plan d’engagement pour une exécution fluide du budget d’Etat ; le renforcement du processus de sélection et de mise en œuvre des projets d’investissement, notamment en s’appuyant sur les recommandations de l’évaluation de la gestion des investissements publics /PIMA (Public Investment Management Assessment) ; l’amélioration des processus de prévision et d’exécution budgétaire par le renforcement de l’analyse des risques budgétaires.
La conférence de lancement du processus budgétaire 2025 constitue l’occasion pour le ministère de l’Economie et des Finances à travers la Direction Générale du Budget d’engager des discussions autour de sujets liés à l’amélioration de la politique budgétaire avec près de 600 acteurs (décideurs, Responsables de Programmes, Directeurs administratifs et financiers, Directeurs des Finances et du Matériel, parlementaires, société civile, partenaires techniques et financiers).
Pour l’édition 2025, les participants ont abordé trois thèmes à savoir : la Vision Mali 2063 et l’élaboration de la stratégie nationale de développement à moyen terme du Mali : Enjeux et implications pour les politiques publiques » ; la mercuriale des prix : Elaboration, mise à jour et utilisation dans le processus d’exécution et de contrôle du budget de l’Etat ; le Dialogue de gestion et l’Opérationnalisation des outils de pilotage du budget-programmes : Expériences et bonnes pratiques au sein des ministères et institutions. Avant d’ouvrir les travaux, le ministre de l’Économie et des Finances a remercié, aux noms des plus hautes autorités et à son nom propre, l’ensemble des Partenaires Techniques et Financiers qui accompagnent le Mali dans la mise en œuvre de sa politique budgétaire.